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    Baisser de rideau sur mon 27 ème salon de Montreuil

    Quel étrange rituel incontournable que celui de me retrouver à Montreuil chaque année depuis près de 30 ans. Et par « retrouver » j’entends non pas « retrouvailles » car à Montreuil, on s’aperçoit, on se croise, on se sourit, on se bise, on se salue, mais on ne se retrouve pas. Pour ma part, je dirais même que l’on s’y perd, que l’on s’y noie. Montreuil est aussi un baromètre où, d’une année sur l’autre, on y mesure amour et désamour, on y voit fluctuer sa côte de popularité, de bankabilité en fonction des invitations à déjeuner, aux soirée, aux sourires des éditeurs…
    Si je puis me permettre de donner un conseil aux jeunes autrices et auteurs qui viennent d’affronter leur premier Montreuil, pour y résister sans y laisser de plumes, il vaut mieux débrancher votre tensiomètre égotique et vous dire que le simple fait d’y ÊTRE, même si vous ne signez rien, même si la file d’attente est pour votre voisine/voisine de gauche ou de droite, le simple fait d’y être derrière votre pile de livres est déjà une reconnaissance et un exploit personnel dont vous pouvez être fier.
    Et puis surtout ne perdez jamais de vue que la gloire est éphémère et que la grandeur se mesure à la simplicité.
    Mais à Montreuil, chaque année, ont lieu également des rencontres mémorables, des moments inoubliables. Telle la venue de Lena, dix ans, qui a obtenu l’autorisation exceptionnelle de sécher l’école pour venir voir son autrice « préférée adorée » dont elle a lu tous les livres et dont elle me débite la longue liste de titres sans reprendre son souffle et des larmes dans les yeux.
    Et puis, à Montreuil, il y a Lucie. Je ne sais rien d’elle si ce n’est que cette jeune femme à laquelle j’ai même du mal à donner un âge précis, je ne la vois que là, une fois par an, pendant moins de cinq minutes, le temps d’une dédicace. Dans sa besace des dizaines de livres, d’albums, de BD. La première fois où je me suis souvenue de son prénom sans qu’elle ait à me le donner, j’ai vu son visage s’illuminer de telle manière que je me suis dit que rien que pour elle, je me devais de revenir à Montreuil. J’ignore ce que fait Lucie dans la vie et je ne le lui demanderai pas. Lucie ne parle que très peu. Elle ne vous confie rien. Mais voilà qu’à la fin de la dédicace, elle me murmure : j’ai vu que vous serez au salon du livre de Boulogne samedi prochain. Je viendrai vous voir… Et elle repart, petite souris quasi invisible et ignorée de ce salon de Montreuil qui certes célèbre à raison, les stars de la littérature jeunesse, leur décernant palmes et trophées, mais en oubliant un peu vite que si Montreuil existe, que si ces stars existent, c’est surtout grâce à des lectrices comme la petite Léna, et comme Lucie qui pour moi, d’année en année, en est la star incontestée et à qui je décerne sans hésiter la médaille de la fidélité.
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    Salon Plumes en Seine, Elbeuf

    Ce qui est chouette dans les salons, au delà des lecteurs et lectrices enthousiastes qu’on y croise, ce sont les retrouvailles ou rencontres avec d’autres auteurs et autrices. Ce fut le cas à Elbeuf, ce dimanche, passé en compagnie de Rachel Hausfater, Christine Féret-Fleury, Maria Poblete, Simon Louvet, Alain Chiche, Quentin Hébrard, et Judith Peignen !